Nog compte-rendus uit Penang:

Mardi.

Ce matin, j?ai été réveillée par la femme de chambre, et ce à dix heures et demie, donc tard, mais pour mon système délicat il était toujours quatre heures et demie du matin. Zucht.

Je me suis mise en route pour le musée sis sur le campus, non loin de notre résidence: consciencieusement j?avais noté le chemin qu?avait pris la voiture et je me suis mise en route. J?ai marché pendant un bon quart d?heure, j?ai tourné en rond, un indien compassieux s?est enquis de mon problème, et m?a indiqué le bon chemin. Olé !

C?était juste derrière la maison. :-). On ne peut pas être brillante en tout.

Mon chauffeur est venu me chercher pour un grand tour, m?a donné de la crème pour les trois billes que j?ai sur le bras gauche (piqûres de quoi?) et m?a signalé qu?un bouton de ma robe était ouvert (le troisième à partir du haut)-on ne voyait même pas mon soutien-gorge, mais je l ?ai fermé. Il ne m?a pas demandé de coudre les fentes des côtés de ma robe. De plus, « you should buy slippers » : ah bon? N?a pas regardé mes solides petons?? Bref, il avait peur que je ne supporte pas la marche.

Nous sommes donc partis de Georgetown, où nous sommes, et on a fait le tour de l?île par le nord, pour revenir au point de départ.

Bezienswaardigheden: les quartiers du middle class, les quartiers des very rich people (Latem heeft er niets aan) et puis en route pour le Jardin botanique de Pénang: c?est héénoorme, il m?a dit soit 250 hectares, soit plus, mais peut-être exagère-t-il. C?est en tout cas impressionnant, flore tropicale et très bien entretenu. Puis, au nord la partie touristique, avec plages sur fond de forêt tropicale et montagnes, avec des hôtels cinq étoiles du côté de la mer et parfois en face des échoppes qui sont zo luizig als we er al gezien hebben. Allez, il y a de tout. Blankenberge et le Touquet mélangés avec un zeste de Cannes et des bidonsvilles des Indes (là, je crois que j?exagère). Magnifiques vues sur les baies en contrebas quand nous sommes montés sur les (grosses) collines et pas âme qui vive.

Puis, un « butterfly farm », intéressant, avec tous ces papillons qui volent partout, et il y en a de très grands (plus de 10 cm de largeur).

Ensuite une ferme de fruits exotiques où en principe on pouvait manger, mais il était malheureusement trop tard et on est rentrés.

Avant d?aller prendre une douche, j?ai été reprendre notre petite lessive que j?avais donné hier à une lavanderie que Paul m?avait recommandée. La tête pleine des images qu?on voit dans les films américains: Chinois passés maîtres dans l?art du lavage et du repassage, je me régalais d?avance de pouvoir mettre des habits traités par des mains expertes. Le monsieur me donne mon petit paquet, je rentre à la résidence, un peu inquiète parce que paquet et pas de cintres en vue, et alors?: slips impeccables, gants de toilette aussi, chemises de papa pas repassées et ayant un drôle d?air, ma robe bordeaux chiffonnée mais correctement roulée en boule, mon pantalon bleu aussi.

Hélas, j?avais oublié que des Malais, c?est pas par définition des chinois. Ils ont, je crois, bouilli le tout et bien séché, question d?éviter toute contagion par bactéries: je ne sais pas combien d?années de régime il me faudra pour rentrer dedans, ni de combien je dois rapetisser. Environ 15 cm en longueur, et je n?ai pas mesuré la largeur pour ne pas être déprimée.

On est venu me chercher pour aller au restaurant, papa était déjà parti avec l?ambassadeur de Malaisie à Bruxelles, qui avait à lui parler. Paraît que le séminaire était bien, qu?il était là sur ordre de la commission ou de gouvernement pour évaluer la chose, et il donnera un avis tout à fait positif.)

Re-« sea-food », mais sur le mode chic, chinois.Cinq services.

J?essaie de rémembrer 🙂 : un plat avec des tas de choses délicieuses, des trucs fourrés, des crevettes, des légumes, le tout très coloré-notamment de petits poulpes (colorés?) rouges. En souvenir de Philippe, j?en ai pris un, tête et pattes et tout, ai enlevé mes lunettes et l?ai fourré en bouche. Ben, oui, c?était pas dur, mais avait la consistance d?une huître cuite. Donc mission accomplie, j?en ai mangé, mais je ne peux pas dire que je suis très enthousiaste. Puis une sorte de branches vertes délicieuses et des asperges plus je ne sais plus quoi, des grosses crevettes, du poisson, des tonnes de légumes, un pain de viande (?), du crabe au gratin, et entretemps une vraie « haaienvinnensoep », et puis le dessert: des abricots confits plus quelque chose de gélatineux dans un jus et un fruit dont je vous parlerai tout de suite.

Tout ça arrosé de thé tout au long du repas. Tu buvais, et le personnel stylé venait remplir ton verre. Je n?ai jamais bu autant de thé de toute ma vie: sûrement plus de deux litres, car il était servi dans de grands verres et qu?il faisait étouffant même sous les ventilateurs (on était d?ailleurs dans une sorte de veranda ouverte au bord de la mer, à côté de la plage, avec vue imprenable sur une de leur nombreuses baies).

Je dois dire que le thé chaud, c?est désaltérant et bon pour éliminer les toxines: ça sort même plus clair que ça n?entre.

Mais alors!!! Misère!!! Pas de couteaux, d?accord, on a l?habitude, mais pas de cuillères ni de fourchettes!!!!! Des chop-sticks?Où ai-je eu la tête d?offrir à Michel ces beaux machins au lieu de les garder et de m?exercer chaque jour ???

Je crois que le bon dieu ou la secrétaire se sont vengés de mon amusement d?hier en voyant certains délaisser le couteau et se battre avec la fourchette à leur disposition. Bonne leçon anti-europocentrisme (je sais ça n?existe pas, j?invente sous le coup de l?émotion). A man has to do what a man has to do, and a woman twice.

Quand l?ambassadeur (Malais ) m?a présenté galamment le premier plat, je lui ai dit avec mon plus beau sourire qu?en dépit de vos leçons, je ne parvenais pas à me servir correctement de ces trucs. (D?ailleurs, essayez de prendre un champignon glissant avec élégance, puis on se reparlera). Papa m?a servi, mais fallait encore que je mange! Le cher ambassadeur à ma droite m?a glissé: don?t think about it, et miracle j?ai réussi le coup du débutant! Pour le reste, je me suis débrouillée avec le sourire, en glissant sournoisement les deux bâtonnets ensemble sous la bouffe, à la manière de mes ancêtres paysans quand ils rentraient le blé, j?ai pas renversé, j?ai pas craché non plus, mais à ma grande colère, je me rends compte que faire travailler mon pouce et mon index ensemble et indépendamment des autres doigts qui maintiennent ces instruments, m?est très difficile. De plus, ces maudits pinceaux d?appoint s?emmêlaient juste au moment où je croyais avoir prise. Cette longue phrase est à la mesure de mon désappointement.

Mais bon, rien n?est perdu : j?ai bien pu apprendre à taper sur un clavier, donc il y a de l?espoir là aussi.

Allez, pour la fine bouche, j?ai gardé la seconde partie du dessert. On nous a servi des »Durian », c?est un fruit typiquement malais, et il faut en manger pour être initié. C?est très nutritif, ça se présente comme une balle de foot américain, ça a des épines comme les marrons, c?est vert, l?intérieur est blanc, avec des compartiments qui ont chacun des boules, il faut arracher les boules. Klaar. On en sert un par table de huit. Le seul hic, c?est qu?on est supposé les manger, ces boules (pas le pépin)! Aspect: intéressant. Odeur: oigons pourris, assortis de roquefort. Goût: pour moi: soupe à l?oignon froide, mal préparée, au gratin. (tout le monde a une autre définition de la chose, et chaque fruit est, paraît-il, différent). Le second morceau avait le goût de la même soupe, mais au caramel. J?ai donc mangé la valeur de deux cuillères à café, et never more?

Très nourrissant, certes, mais « it?s fermenting very fast, and you can?t drink any alcohol with it ». Veux bien le croire, rien qu?à l?idée j?ai le ventre encore plus ballonné.

Inutile de me demander d?en ramener « pour voir », ce fruit est défendu tant dans les chambres d?hôtel que dans les avions. On le sent à des lieues de distance, et on ne parvient pas à se débarrasser de son odeur.

Voilà pour aujourd?hui, il est de nouveau près de trois heures du matin, quoique l?ordinateur de papa reste obstinément à l?heure belge?.

[…]

Waw ! Ya un orage!! Et ça douche mieux que notre douche!! La réclame de Fa ment, ça aplatit tout! Wijs! Je vais allez suivre les événements .

P.S.Mon chauffeur de taxi m?a ramené des bouquins sur le bouddhisme. Zallez rigoler.